|
Gérard Aventurier
PRÉFACE A mon petit Papa chéri,
Ce n’était que dans de rares occasions que je t’appelais ainsi. Aujourd’hui, je te le redis, dans cette préface pour honorer ta mémoire.
Tu m’as toujours montré un exemple de droiture et de courage. Papa, tu avais des qualités inestimables auxquelles cet ouvrage rend hommage.
Je t’aime et je pense à toi chaque jour.
Je remercie Gérard Aventurier pour ce travail minutieux qui retrace ces années si difficiles, si douloureuses que tu as vécues aux côtés de tes vaillants camarades qui ont sacrifié leur jeunesse pour sauvegarder l’avenir de la France.
Il y a, à présent, de moins en moins de témoins de cette époque, et la résistance clandestine, organisée par petits noyaux, pour sauvegarder les personnes lors d’une arrestation, rend difficile le témoignage direct. Gérard Aventurier a accompli un important travail de recherche à partir des documents que mon père m’a laissés. Son ouvrage éclaire le contexte social de la jeunesse de mon père. Il a cerné la personnalité profonde de Papa qui a motivé ses choix et ses actions.
Il y a soixante-dix ans, des personnes comme mon père, l’esprit libre, droit et altruiste, ont su préserver l’intérêt commun, l’avenir de la République, alors que l’Etat faisait tout pour les asservir.
A toute époque, il faut oser résister et savoir dire « non ».
Toute ta vie, tu as continué et œuvré à transmettre ces valeurs de la Résistance : la liberté, le respect de la dignité humaine, la paix entre les peuples.
Tu as tout fait avec tes camarades pour que les jeunes générations apprennent ce passé douloureux. Tu t'es investi en organisant des expositions : l'une à Saint-Chamond du 24 au 29 avril 1965 ayant pour thème : "la Résistance et la Déportation", l'autre à Montbrison du 1er au 8 mai 1975 pour commémorer le 30e anniversaire du retour des déportés des camps de la mort, ainsi que la victoire des forces alliées.
Comme tu le disais, dans ton discours du 21 octobre1990, lors de ta remise, par ton parrain, Lucien Neuwirth, de l'insigne de chevalier de l'Ordre national du Mérite : "Nous étions à l'époque tous unis, quelle que soit notre appartenance politique, philosophique ou religieuse. C'est sans doute inconsciemment ce qui m'a poussé à défendre l'école laïque, l'école de la liberté." Par cette dernière phrase, tu voulais aussi rendre hommage à maman que tu as tant aimée.
Je voudrais remercier monsieur Paul Fara et monsieur Antoine Bonnay qui te rendaient fréquemment visite, à Chavanne, lors de ton calvaire, après l’échec de ton amputation en 2003, à Théo Vial-Massat qui t'a rendu visite à Montbrison. J'ai des pensées émues et tendres envers Lucien Neuwirth qui nous a soutenus tous les quatre et aidés dans ce passage si douloureux et injuste de ta vie.
Merci à Denise Peillon, Fernand Fabre qui t'envoyaient de magnifiques lettres.
Je tiens aussi à exprimer ma sympathie envers les familles des résistants et déportés aujourd’hui disparus.
Hélène Jouve-Hutchings
Collection "Histoire locale"
Itinéraire d'un ouvrier, syndicaliste puis résistant retracé à l'aide de nombreux documents en partie fournis par la famille.