CAHIER N° 176

Chalain-d’Uzore : la fin de la grande propriété, regard sur l’évolution d’un village de la plaine du Forez au XIXe siècle

PEYRET Michelle

1er trimestre 2019, 28 pages, 6 euros

Présentation

Notre première intention était de retracer l’historique de trois bâtis anciens, trois fermes à cour fermée, visibles au début du XIXe siècle sur le cadastre napoléonien de Chalain-d’Uzore. Situées à la Bosse, aux Buissonnées et aux Robbets, ces demeures, toujours habitées aujourd’hui, sont disposées en triangle équilatéral sur le territoire communal (voir fig. 3). Une seule a gardé sa vocation agricole. Les habitants actuels nous ont confié un document notarié récent qui nous a permis de remonter dans le temps. Deux de ces demeures appartenaient à la famille Rombau, propriétaire du château de Chalain entre 1793 et 1915.

Nous évoquerons ces trois domaines mais la recherche et la consultation d’actes notariés du XIXe siècle liés aux habitants de notre commune sont venues élargir notre point de vue : c’est au XIXe siècle que le châtelain s’est défait de la plupart de ses terres. Riches en actes qui concernent les transactions immobilières, les archives notariales nous permettent aussi d’approcher la réalité, le quotidien des familles du XIXe siècle, quelle que soit leur condition sociale. En effet, aux ventes et achats de terres conclus par les propriétaires, s’ajoutent d’autres actes, tels que les « inventaires après décès », procédures engagées dès lors que le ou les parents défunts laissaient des enfants mineurs. Ces documents très précis nous font entrer dans le domaine privé des familles et nous permettent d’appréhender leurs conditions matérielles d’existence. Tout change très vite aujourd’hui, ce n’était pas le cas autrefois ; les transformations de ce XIXe siècle se sont faites dans la lenteur. Les acteurs de l’époque eux-mêmes ont-ils mesuré à quel point leur monde commençait à changer ? Les modes de vie se sont peu modifiés au XIXe siècle jusqu’à la guerre de 1914-1918 et même après dans notre commune… si l’on parle de l’accès à l’eau. Il nous faut regretter que, en dehors d’une monographie datée de 1899, nous n’ayons pas de documents écrits par des particuliers car tous les actes très officiels cités plus haut ne nous disent rien des caractères, des comportements, des relations intra-familiales et entre familles, des liens entre notables et petites gens... Mais les ouvrages abondent pour le XIXe siècle en cette matière si l’on s’éloigne de notre village. Ce qui fait que, au moins sur le plan des mentalités et de certaines pratiques, nous pouvons, sans trop nous tromper, faire des allers et retours entre les deux périodes. Et si nous regrettons aussi l’absence de photos et de cartes postales, nous pouvons utiliser quelques documents du début du XXe siècle, sans trop nous écarter du sujet traité.

Page de couverture