CAHIER N° 145

Claude LATTA

Des chansons à travers l’histoire de France
5e centenaire de l’église de Trelins

chantées par Annie Detour
au clavier, Elsa Beriola-Chassagneux
Trelins, le 3 octobre 2015

Cette soirée qui s’offre à vous aujourd’hui est initialement le résultat d’une commande : parler en chansons de Trelins et de son église de 1515 à aujourd’hui. Mais on n’a guère écrit de chansons sur Trelins et sur son église. Nous avons donc choisi d’évoquer l’histoire de la France en chansons pendant les cinq siècles qui nous séparent de la construction de l’église, en essayant, bien sûr, de parler, lorsque cela sera possible, de l’histoire de Trelins. Annie Detour et moi nous avons choisi dix chansons pour vous, de Monsieur de La Palice est mort à La chanson de Craonne.
Les chansons sont le reflet d’une époque, lui donnent des couleurs, l’inscrivent dans la vie des hommes et dans l’histoire. Aujourd’hui la radio, la télévision, le disque les diffusent rapidement, les spectacles les reprennent, elles rassemblent parfois les foules. Autrefois, on les entendait interpréter dans les réunions de famille, les spectacles des goguettes, les cérémonies, les bals, les défilés militaires. La chanson avait son rôle dans l’expression des sentiments villageois : elle ponctuait les banquets de mariage, les charivaris qui se moquent du veuf se remariant à une fille trop jeune, le départ des conscrits au conseil de révision, l’enthousiasme d’un événement national ou local : la guerre de 1914-1918 est ainsi ponctuée de Marseillaise et de Madelon. Les chansons portaient donc des paroles qui mettaient longtemps à s’installer dans la mémoire collective. Elles étaient alors diffusées par des colporteurs sous forme de livrets sur lesquels étaient imprimés les textes, sans partition, mais où était indiqué « sur l'air de… » : en règle générale un air bien connu. La tradition orale faisait le reste et proposait de nombreuses variantes. Les auteurs étaient souvent anonymes.
Nous avons réparti ces chansons au long des cinq siècles de l’histoire de l’église de Trelins, en privilégiant les siècles les plus anciens : elles évoquent les soubresauts de notre histoire mais aussi les sentiments qui traversent les siècles et leur donnent leur caractère universel.

Pour conclure
Notre rencontre va bientôt s’achever. Notre Histoire en chansons s’est arrêtée à 1914-1918 car on ne pouvait pas tout dire et nous avions choisi de privilégier un passé plus ancien. Mais le XXe siècle a été aussi un grand siècle de chansons : Maurice Chevalier, Édith Piaf, Georges Brassens, Johnny Halliday ou Alain Souchon – et d’autres.
Notre but, c’était simplement une promenade en chansons dans notre histoire. Le maréchal de La Palice, Mazarin, la marquise de Montespan, Mandrin, les curés de Trelins à l’époque de la Révolution– le constitutionnel et le réfractaire – les révolutionnaires de Boën, les conscrits de Trelins arrachés par la guerre aux vignes de leurs pères, le chansonnier anticlérical qui écrivit Minuit chrétiens ! les poilus de 14-18 ont défilé ce soir dans nos mémoires. Ce défilé s’est voulu aussi, dans sa diversité, un cadeau et un hommage aux habitants d’une commune où on aime l’Histoire : il suffit de voir cet ensemble de panneaux, véritable leçon d’histoire qui mène à votre église – et on l’a dit – aux vignes qui descendent vers la route où j’ai fait passer le connétable de Bourbon, Jean Papon et aussi la « compagnie des contrebandiers »… Toute une histoire !
Aimer l’histoire, c’est aimer les hommes et les femmes qui nous ont précédés dans le temps, le luminier de Trelins qui a permis de raconter l’histoire de la construction de l’église en 1515, les manants qui travaillaient pour le roi, les conscrits de 1810, les jeunes hommes de Trelins morts pour la France en 14-18, les vignerons qui ont redonné du lustre au vignoble forézien, les anciens et les nouveaux habitants d’un village qui a repris du souffle et dont la population augmente à nouveau. Aimer l’histoire, c’est comprendre que nous avons eu des hommes et des femmes qui, avant nous, ont vécu des événements qui ont fait l’histoire, c’est avoir le sens des continuités, essayer de comprendre le présent à la lumière du passé et aimer l’avenir

Comité des fêtes de Trelins - Cahiers de Village de Forez 2015