Page de couverture : dessin de Frédéric Noëlas, archives de la Diana.

CAHIER N° 136

Les pauvres à Montbrison et dans le Forez
Communications
15e printemps de l'histoire

Table
Joseph Barou : Montbrison, les pauvres dans la ville (1830-1914) p. 3
Maurice Damon : Les pauvres, la pauvreté et l'idée que l'on s'en fait, XIXe siècle p. 26
Gabriel Mas : Pauvreté ouvrière dans la Loire au XIXe siècle p. 42
Michelle Bouteille : Une commune et ses indigents : Saint-Bonnet-le-Courreau un début de politique sociale municipale en milieu rural p. 52
Christian Seux : Les pauvres dans le Montbrisonnais aujourd'hui selon les institutions et associations de solidarité p. 60
Pour conclure
Globalement, il se peut qu'il y ait évolution de la pauvreté comme ceci vient d’être évoqué. Mais le grand changement réside d'abord dans l’usage des mots : toutes les personnes rencontrées au cours de nos entretiens nous ont dit ne pas recevoir des « pauvres », mais des individus en situation précaire. Au-delà des mots, ce sont d'abord des femmes et des hommes qui sont dans une fragilité, perçue comme passagère peut-être parce qu'entre « nous » et « eux », la frontière est en train de s'estomper. N'est-ce pas une de nos peurs aujourd’hui que de « basculer » dans la précarité ? Ou avons-nous une conscience plus aiguë de la précarité de notre existence après la période de prospérité, de croissance des 30 glorieuses ?
Peut-être aussi le terme de « pauvreté » nous renvoie-t-il trop vers « pauvre de tout» qui écrase, renvoie vers des périodes révolues de notre histoire. Martin Hirsch a gommé de son vocabulaire « les travailleurs pauvres » lorsqu'il lançait le Revenu de solidarité active en 2008, certains lui reprochant de nous ramener avec ces termes au XIXe siècle.
Aujourd'hui, des personnes, de plus en plus nombreuses, connaissent le chômage ou vivent d’autres formes d’inégalité sociale et financière.
Les associations – qui ne se veulent plus de « charité » mais de « solidarité » – continuent d’apporter, dans la mesure de leurs moyens, leur aide à ceux qu’elles n’appellent plus les « pauvres » et qui, pourtant, sont des personnes, des familles dans la précarité, le désarroi et l’incertitude du lendemain.