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CAHIER n° 104 
Geneviève ADILON
François Clairet - Charron à Faury
Parmi les nombreux métiers, aujourd’hui disparus, qui ont animé pendant longtemps la vie de nos campagnes, le métier de charron s’est éteint assez rapidement après la deuxième guerre mondiale.
Le hasard a voulu que nous ayons en main un livre de comptes tenu soigneusement par l’un d’eux entre 1897 et 1921.
La profession de charron consiste à fabriquer et réparer des chariots, charrettes et voitures hippomobiles nous dit le dictionnaire Larousse, et le Dictionnaire du monde rural de Marcel Lachiver ajoute aussi : et plus particulièrement des roues. Nous verrons qu’en plus de ces pratiques traditionnelles, ses tâches étaient bien plus variées dans notre montagne forézienne. Il mettait sa connaissance du travail du bois et du fer au service de tous les besoins de ses clients.
Cet artisan est François Clairet. Il est né le 3 mai 1873 au hameau des Revers, Essertines-en-Châtelneuf. Il se marie en janvier 1901 avec Véronique Pugnet.
Il meurt en 1938. Ses proches vivront à Montbrison. Le carnet de comptes s’arrête en 1921. Son apprenti, Benoît Laurent continue un peu et puis c’est l’arrêt progressif de l’activité. Un témoin [Mme Dumas] nous dit : François, c’était un homme costaud, bien charpenté. Il était charron, mais il savait tout faire : de la menuiserie, des charpentes, des cercueils (qu’il réussissait très bien, à ce qu’on m’a dit), etc. il avait aussi une forge. Quand il voulait ferrer les roues mon père allait lui aider. Il emportait avec lui deux arrosoirs et en chemin il les remplissait. Il fallait arroser et comme on n’avait pas l’eau courante, il fallait en faire provision.
Le hameau de Faury est situé dans la commune d’Essertines-en-Châtelneuf, à environ six kilomètres de Montbrison sur la route départementale D 69. L’ancienne maison de François Clairet est toujours appelée « la maison du charron » par les plus anciens. Elle est à l’intersection de la route départementale de Montbrison et de la petite route qui descend directement sur Champdieu.
A travers toutes les annotations de son cahier de comptes nous relevons des identités, des noms de lieux, mais aussi tous ces termes liés à ce métier et à toutes ses activités. Essayons de les garder et les expliquer pour qu’ils ne soient pas perdus totalement.
Beaucoup de villages avaient leur charron et, parfois, plusieurs. Il fabriquait des roues pour tout ce qui roule, de la brouette au char et à la charrette, mais aussi, comme nous le verrons plus loin, des chars doublier, chars à bancs et tombereaux, à la demande de ses clients. Il faisait des charrues, des manches d’outils et aussi des cercueils.
Son activité rayonne géographiquement autour de ce village jusqu’à Montbrison, Champdieu, Châtelneuf, Roche-en-Forez et divers hameaux d’Essertines. Le plus souvent, les clients viennent à son atelier, mais il lui arrive aussi de se déplacer. Il est situé sur la route départementale qui permet de rejoindre Montbrison pour tous les habitants de Chalmazel, Sauvain, Saint-Bonnet-le-Courreau et Châtelneuf. Il est aussi le dépanneur pour tous ceux qui ont des soucis en cours de trajet. Pour compléter son activité il effectue diverses journées chez des particuliers dans des tâches qui n’ont plus rien à voir avec son métier, mais qui sont liées à l’agriculture.
Tout est noté consciencieusement et nous restitue une vision précise de son métier et des coutumes de cette époque de la fin du XIXe siècle et début du XXe.
Table
Introduction 3
Le livre de compte 4
Saints protecteurs des charrons 6
Matériel réparé, fournitures diverses, termes techniques et définitions 8
Fabrication d'une roue 20
Le ferrage d'une roue 22
Les outils du charron 23
Outils et machines pour réaliser le ferrage 24
Différentes valeurs 27
Valeurs des différents chars, charrettes, brouettes 27
Valeurs du vin 28
Valeurs de différents bois 28
Autres valeurs 28
Autres activités du charron 28
Tableau des revenus annuels et mensuels pour les différentes années d'activité 29
Les clients 30
Conclusion 34
Devant l'atelier du charron Tronel 35
Collection "Histoire locale"
