CAHIER n°85

Laurent CADIOU

Souvenirs d'un vétérinaire forézien

A Françoise, mon épouse, à qui je dois d'avoir découvert et adopté le Forez ; et aussi d'avoir apporté sa contribution au départ de ma vie professionnelle.

A tous les acteurs de cette vie professionnelle :
- mes anciens associés : Pascal Desmolles Bernard Huguet Manuel Gauthier
- nos secrétaires Christine Sandrine Magali
- mes toutes premières secrétaires Mme Gagnière † Mme Presle
- aux paysans qui ont accepté de m'accorder leur confiance.

Introduction

"France profonde"
Village perdu au fond d'un vallon ? Ferme blottie au pied d'une colline entre forêts et pâturages ? Petit chemin sinueux et interminable conduisant chez un paysan accroché à ses traditions et quelque peu coupé du monde ?
C'est ce qu'il est convenu d'appeler la "France profonde".
Ce vocabulaire ambigu, affectueux et péjoratif à la fois, est souvent sollicité lorsque l'on évoque des paysages somptueux et sauvages, mais aussi lorsqu'il est question d'isolement et de coutumes d'un autre âge.

Il s'agit bien de cette France rurale dont, maintenant, on se demande bien ce qu'il lui reste de ruralité.
Dans quelque région que ce soit, la traversée de nos villages ne montre que villégiatures et résidences secondaires. De temps en temps un immense hangar, une immense stabulation libre avec ses bâtiments annexes et ses silos rappellent que des exploitations agricoles existent encore.
Les jeunes générations se doutent-elles que, dans un passé très récent remontant à la fin du siècle dernier, la plupart des villages grouillaient encore de vie, que les fermes se touchaient toutes, groupées autour d'un clocher ou surgissant au détour d'une haie ? Savent-elles qu'artisans et commerçants étaient au service d'une société rurale encore active ?
L'évolution des techniques, des communications et des échanges est allée tellement vite et loin, qu'elle a eu raison de cette société que l'on croyait éternelle.
Je fais partie d'une des dernières générations à avoir connu cette ruralité souvent empirique, avec son habitat traditionnel et ses attelages.
J'ai vécu cette mutation sans précédent.
La profession de vétérinaire rural m'a donné une place privilégiée au cœur de cette société. C'est pourquoi je me permets de parler de ce monde dont il ne restera bientôt que peu de choses, non pas pour porter un jugement, mais plutôt, au travers d'observations et d'anecdotes, pour témoigner et parler d'un vécu dont beaucoup n'ont plus la moindre idée maintenant.
Et pourtant, nous sommes concernés.
Il s'agit tout simplement de nos racines.

Collection "Histoire locale"

Voyage dans un monde révolu, 38 pages (dont 7 en couleurs), nombreux dessins de l'auteur,