COMMUNIQUE DE PRESSE AU FORMAT PDF

 

CAHIER n°23

Mathieu Rambaud

Le carnet de l'aspirant Mathieu Rambaud

1916, Mathieu Rambaud, fils d'un charcutier de Sury-le-Comtal, vient d'achever brillamment ses études au lycée Saint-Louis. Mais c'est la Grande Guerre. Il entre à l'école militaire de Saint-Maixent, puis est versé dans un régiment de zouaves. Pendant une année il tient un journal de sa vie sous les drapeaux : les activités quotidiennes, l'instruction, les combats, Verdun... Il y exprime ses difficultés, ses espoirs et tout son idéal. L'aspirant Mathieu Rambaud est mort pour la France le 4 juin 1918 à 22 ans.
C'est ce témoignage que publient les cahiers de Village de Forez avec une présentation de Maurice Damon et des notes de Marie Grange.

Mathieu Rambeaud : un rêve de paix universelle et juste
Lorsque Maurice Damon m’a proposé de publier dans les cahiers de Village de Forez le petit carnet noir écrit par mon oncle Mathieu, j’étais loin de me douter de l’émotion que l’analyse de ce document allait déclencher. Avec beaucoup de délicatesse et de jugement, il a montré les racines qui motivaient les jeunes de cette époque.
Né en 1896, à Sury-le-Comtal, dans une famille de charcutiers, Mathieu s’engage dans les zouaves à Saint-Maixent en 1915. Il va connaître Verdun en 1916, l’année de ses 20 ans. L’amour de la Patrie dans sa plus pure évocation atteint un sommet de drame épique. En relisant l’Histoire de France de Michelet et d’Ernest Lavisse, il avait recopié certaines phrases que j’ai retrouvées sur de petites fiches de carton. En voici quelques extraits (d'Ernest Lavisse) :
La Patrie est une œuvre humaine accomplie au cours des siècles à laquelle travaillent et travailleront les hommes de ce pays.
Je sais bien que je ne verrai pas l’humanité réconciliée et que vous ne la verrez pas non plus. S’il a fallu des siècles pour composer le royaume de France avec ses provinces, qui pourrait dire combien de siècles il faudra pour composer avec des pays aussi différents cette unique nation qui s’appellerait Humanité !
Souhaitons, j’allais dire prions ensemble, que la France demeure forte parmi les nations, qu’elle soit forte par sa Justice. Qu’elle soit forte par sa Liberté.
Que la République persévère, inflexible, à retirer toute autorité publique aux puissances du passé.
Que par elle aucune conscience ne soit offensée dans sa foi religieuse. L’expérience a montré que ces offenses font souffrir cruellement.

Que par l’effet de la Justice et de la Liberté la Patrie soit le bien de tous, aucun Français ne se sentant dédaigné ni meurtri.
Que les Français demeurent fiers de l’honneur mais conscients du péril et que par ce double sentiment indissolublement [soient] unis, pour qu’ils conduisent la marche difficile vers la paix lointaine que nous donnera la future sagesse internationale.
Pourrait-on parler d’utopie ou d’actualité plus brûlante en cette année 2006.

Marie Grange