CAHIER n°22

Jean Chassagneux

Voyage au centre du patois

Introduction
En cette année 2005, nous célébrons le centenaire de la mort de Jules Verne. Il fit rêver nos jeunes années avec ses romans : Vingt mille lieues sous les mers, Voyage au centre de la terre, etc. On me permettra de plagier le titre de ce dernier ouvrage pour l’appliquer à l’essai que je propose : Voyage au centre du patois.
D’abord il s’agit d’un voyage. Nous prendrons l’immense carte de notre vieux patois pour suivre quelques pistes. Nous laisserons de côté les grands circuits déjà parcourues : le lexique, la syntaxe, les proverbes, les histoires patoises pour suivre des chemins détournés nous menant à des "sites" qui valent le détour. Le paysage à découvrir sera toujours nouveau, offrant des panoramas souvent inattendus, voire surprenants, avec le foisonnement et la richesse des noms, des verbes, des adjectifs, des locutions… Ce voyage je l'ai effectué moi-même depuis 6 ou 7 ans avec un grand plaisir que je voudrais partager.
Ensuite je vous invite à rejoindre le centre, c'est-à-dire à contempler le patois de l'intérieur. Il en va de lui comme des vitraux dans une église. Tant que vous faites le tour extérieur de la bâtisse les vitraux vous apparaissent ternes et sans relief. Tout change quand vous entrez et que vous circulez dans la nef centrale : la lumière du soleil vous révèle l'harmonie des formes et des couleurs de chaque vitrail. et vous êtes émerveillé…
J'éprouve le même sentiment quand j'ai l'occasion – mais hélas de plus en plus rare ! – de bavarder avec des amis bons patoisants. Les règles d'une grammaire jamais apprise sont appliquées sans effort, les formules justes, les termes précis s'assemblent naturellement, avec les détails cocasses, les jeux de mots inattendus qui pimentent la conversation. Nous voilà au centre même du patois le plus pur. Et nous devons ce charme avant tout aux verbes de cette langue. Ce sont eux qui constituent le cœur du patois. Tout le reste semble leur tourner autour. Leur foisonnement et leur précision en font ressortir la beauté. Mais surtout ces verbes expriment toujours l'action, la vie : celle de tous les personnages qui en sont le sujet ou le complément. Nous aurons l'occasion de le remarquer. Le patois se meurt, oui, mais avant de disparaître il fait exploser LA VIE.
Toussaint 2005

Table
Introduction page 3
Première partie :
histoire du patois 4
Deuxième partie :
I - La graphie 8
II – Les noms communs 10
III – Les verbes 12
IV – Les adjectifs 26
V – Les adverbes 32
Conclusion 40
Poèmes 42